Salut les Nines,
bienvenue à bord du vol MB390.

Après avoir perdu un fragment d'aile début du mois après un acarrosage manqué (c'est comme un atterrissage, mais sur de la carrosserie), je me servais hier d'un expert aéronautique pour la partie nat' : le pilote de chasse Fred Belaubre ... Ce mec ne nage pas dans le lac, c'est le lac qui nage pour rester au même endroit.

En bon feignant que je suis, je lui ai demandé de sortir de l'eau avec 2minutes d'avance (j'ai mis un s'il te plaît derrière pour pas le vexer).
Quel branleur! 1'30" d'avance... il va me faire forcer ce salaud! Il a pas honte!

Sachant que le profil du parcours au début est un faux-plat descendant, que la position aéro est ma position favorite [celle là, mais aussi celle où ø censuré...] , je m'offre un boing : je visse un grand coup jusqu'à arriver avec 3 minutes d'avance pile-poil au pied du premier col (j'aime bien les comptes ronds).
Je me dis que passer en tête au premier col est jouable (génial, je prends des points pour le maillot), mais si je me mets en sur-regime ça va pas être marrant sur la suite du parcours... donc je gère puis l'effet "boing" du ressort se fait ressentir, une fois étiré, le ressort se tasse. 1'40 à mi-col, boing +45" à misère, au sommet.
Ladies and gentlemen, tssssshhhhh, captain is speaking, tsssssssssh. Is gonna be fucking hard day tssssshhhh. Thanks to Keep calm. Tssssssh. We are en train d'essayer de gering the situation tssssshhh.

Bref, ça aura duré 40Km en tête. C'etait vraiment marrant. Merci Fred de m'avoir offert la tête de course... un moment de fun!

Au pied d'Ornon, je m'apprete à (re)passer 5e en doublant Ritchie Nicholls, mais le trafic aérien est dense : un groupe de bolide me double dans la foulée. Donc je passe 18e. Youpi. (je voulais dire que le numéro 491 à été pris par mes radars pour non respect des distances de sécurité... mais comme il a pris un carton, je le dis pas! )

Arrivé à la tour de contrôle au sommet du col d'ornon, je bascule non loin de Scott DeFilipis qui disait en me doublant "come on, la course est encore longue (ça je veux bien le croire) et que rien n'est joué (la, j'hésite... et j'ai mal, aussi).

C'est l'heure du service! Les hôtesses amènent les gels et autres barres sans gluten dans la descente d'Ornon... histoire de se refaire la cerise... enfin, le réacteur... comme on dit dans le milieu.

Arrivé au pied de l'Alpe d'huez, on me dit " Nine! n'y a qu'un héliport au sommet! Pas d'aeroport! " Ça tombe bien... j'ai plus de réacteur, j'ai perdu une aile dans le premier col... a vouloir me mettre en danseuse, bah, je me suis defoncé.

Au sommet, j'emballe mon aile dans son colis spécial course à pied. Bien que non convoité par Jean Darme mais plutôt par Jean éralebol... je vais jusqu'au bout...
390 minutes de vol, température intérieure 40 degrés, mais je suis allé jusqu'à la finishline...
Finir pour finir... rien d'autre.

Comme dit Hervé, ce speaker-enflammeur de lignes d'arrivees : " [je] n'avais rien à prouver à personne, pourquoi [j'ai] fait ça ? "
Je suis incapable de répondre à cette question...
Je peux juste dire qu'un pilote de ligne qui reste à terre est malheureux... et qu'un triathlète qui ne peut plus mettre de dossard est malheureux... j'ai peut être un peu tiré sur la ficelle... je le reconnais.. mais cette course était, à la base, un objectif de ma saison... je voulais y participer... con de sportif et d'endorphine addict que je suis.

Vol MB390 - Morel, Belaubre... 390minutes d'effort.
Le masque à Oxygène n'est pas tombé.

A bientôt pour de nouvelles aventures chocolatées,
Une bise à tous, sauf à un.
Jé Meat'Pie ou Jé Malobra.


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Merci les Nines.

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